Conte pour les temps actuels

Conte imaginé par Raphaële PAPILLON, inspiré par "Noé et le mythe du déluge" (diffusé avec l'autorisation de l'auteure).

 

Il y eut des temps où tout partait à la dérive sur la planète Utopie. C’était une magnifique planète où la vie était chaque jour pleine de promesses nouvelles, d’œuvres à réaliser pour le bien de tous en hommage à Celui qui dans l’invisible choyait ses habitants bien-aimés. Mais au fil du temps quelques-uns se sont mis en tête de promouvoir leur propre civilisation qu’ils ont nommés « progrès et sécurité ». Ils ont inventé des machines ingénieuses destinées à améliorer la vie et à donner plus de temps libre ; ils ont mis en place un super système informatique qui régulait la vie de chacun, ainsi plus d’efforts à faire ; ils ont récupéré les savoir-faire, savoir-vivre ancestraux des peuples premiers les remplaçant par de savantes machines à produire ; ils ont pris option sur les semences pour les améliorer ; option sur les animaux pour les concentrer dans des élevages, bien serrés entre eux ; ils ont mis tout le monde en sécurité de santé en améliorant l’ADN et en vitalisant les corps par des micros greffes de vie.

L’idéal pour ces inventeurs ingénieux était le BIEN contrôlé et contrôlable sur toute la planète. En finale leurs recherches allaient supprimer la mort tout en ne laissant vivre qu’un nombre codifié de personnes, la race élue et choisie pour ses qualités répertoriées.

 

Mais au fil du temps, la vie de ce monde partait à la dérive, au non-sens, à l’asservissement-domination, à la déshumanisation et à la virtualisation. Tout le monde était membre du « métavers », préférant l’illusion au quotidien trop terne et limité.

 

Les contrôles et manipulations en place sur les écosystèmes dévitalisaient la planète, la mettant en profonde souffrance silencieuse, bien que de temps en temps elle se réveillait et se rebellait contre ceux qui oubliait son droit divin de vie. La Terre, l’Eau, l’Air commençaient à s’échauffer de désespoir et de révolte. Le Feu se mettait à détruire ce que les humains ne respectaient plus. Tout entrait en rébellion implicite contre l’aberration humaine en cours.

Les cris silencieux de Mère-Création montaient des profondeurs de la Nature et s’élevaient dans le cosmos jusqu’au Ciel, vers Celui qui est seul garant de la Vie qui s’accomplit en vérité d’être.

 

De cet au-delà de la planète Utopie, les étoiles, les planètes, les voies lactées de haute Lumière en recevaient quelques préjudices affectant la Grande Santé cosmique. Ils s’inquiétèrent et tous unirent leur Ecoute sensible pour comprendre que le Mal se répandait insidieusement dans l’Univers ; cela semblait venir de cette petite planète Utopie. Le cosmos, la Création entière, se sentait sous menace de Non-vie organisée par Utopie ! Inquiets ils se tournèrent vers le Créateur garant des Mondes. Un Conciliabule à haut niveau eut lieu…Une décision radicale fut prise en grand secret.

 

Mais avant de poser l’Acte prévu, les Êtres de Lumières envoyèrent des songes nocturnes pour informer les êtres de vie et de conscience éveillée encore sur Utopie. Des directives leur furent transmises en silence afin qu’ils construisent chacun et ensemble une Arche de Conscience pour les préserver du cataclysme qui allait s’abattre sur Utopie. Le temps était compté : encore 7 jours de Dieu pour la construction faite de matériaux subtils et nobles : Fidélité au Vivant, Respect de toute forme de vie, Sérénité pour la traversée de la Mort, Amour inconditionnel du Vivant, Foi en Celui qui porte les Mondes…

 

Ainsi fut fait, en hâte, en silence, en discrétion. Ils furent néanmoins détectés dans leur refus d’obéissance civile et on les classa comme irresponsables, arriérés et complotistes. Certains ont renoncé à leur Arche par peur des dirigeants de haute Autorité. D’autres les ont rejoints au cours des 7 Jours de Dieu.

 

Au bout des 7 jours, l’Arche étant achevée, ils s’endormirent d’un profond sommeil au cours duquel les Êtres de Lumière firent entrer l’Arche de Conscience dans la Grande Matrice Mère porteuse de toute la Sagesse évolutive des mondes. Pendant 150 Jours de Dieu l’Arche fut bercée, matriciée, ses habitants reçurent des soins décapants et des enseignements pour l’élévation de leur conscience encore trop faible en vue de la Vie en devenir.

 

Pendant ce temps, hors de la Matrice-Mère, sur Utopie, un évènement radical eut lieu. Au matin du 8^ème Jour de Dieu, en accord avec tout le cosmos, le Soleil qui règle la vie de la planète Utopie s’est levé à l’Ouest. Grande panique sur Utopie ! Désorientation et perte de tous les repères, confusion, Tohou va Bohou généralisé… Les dirigeants de haute Autorité se concertèrent et fort de leur pouvoir et de leur savoir-faire et de la toute puissance de leur technologie, ils imaginèrent une invention de génie qui allait tout recadrer et contrôler pour rétablir leur ordre sur Utopie. Ils donnèrent l’ordre aux habitants asservis de rester dans leur maison, volets fermés et pour plus de sécurité, ils cadenassèrent les portes. Quelques sans abris continuaient à errer dans les rues. On les installa dans les bus, les trains et les métros désaffectés, bien serrés ensemble …

Puis pendant 150 jours ils procédèrent à leur invention : de gigantesques paraboles furent mises en place sur toute la surface d’Utopie pour capturer les rayons du soleil à l’ouest et les rendre à l’Est et ainsi ils pensaient prendre pouvoir sur le système solaire déréglé.

Quelle victoire ! contrôler le soleil en plus des humains ! Leur orgueil, leur toute puissance a grandi jusqu’au ciel de Dieu… Ils allaient enfin pouvoir pénétrer dans le secret de Dieu, capturer les lois de vie et de mort, en disposer et ainsi accéder à une éternelle longévité !

 

Ils se rendirent donc par la puissance du mental sur l’un des rayons solaires jusqu’à la Porte divine munis des outils technologiques les plus perfectionnés pour fracturer cette Porte.

Leur progression sur le rayon solaire dura 40 jours et 40 nuits. Et voici qu’en arrivant ils trouvèrent cette Porte grande ouverte et un jeune enfant se tenant devant. Il leur sourit ce qui arrêta net leur progression : tant de candeur les médusa. Leur mental s’était-il déréglé dans cette montée ? L’Enfant leur dit : « ne craignez point, tout va bien, vous êtes chez vous, à la Porte de la Maison du Père. Il m’a délégué pour vous accueillir. Il est très touché par votre haute puissance et force de volonté. Il m’a chargé de me servir de votre instrument de métavers pour vous montrer les conséquences de votre système de vie que vous avez mis en place ». Et se déroula à leurs yeux ahuris un Futur terrifiant qui, ayant quitté sa Source-Origine, tournait en boucle, sans issue et sans finalité, dans un obscur de conscience sans rémission.

 

Puis l’Enfant plongea son regard dans le regard de chacun d’eux. Un flot de Vie-Lumière les envahit, déverrouillant leur mental, libérant leur cœur. Une onde de joie infinie pénétra dans leur corps cellulaire et ils se mirent à pleurer.

 

L’Enfant ramassa et remit à chacun une petite poignée de Terre-Lumière en leur disant « là est le secret de la Vie/ Mort que vous cherchez, vous êtes Terre-Lumière ; quittez vos systèmes destructeurs, retournez-vous vers la Terre/Lumière dont vous êtes issus, aimez-là, respectez-là et vous vivrez à tout jamais dans le Cœur de Dieu. Allez, descendez maintenant d’où vous êtes venus et délivrez la vie, toutes les vies que vous avez enfermées. Faites ensemble le nouveau chemin».

 

A leur retour sur Utopie ils furent accueillis par tous ceux qui sortaient de la Grande Arche de Conscience porteurs de la nouvelle Sagesse de vie.

Ils se mirent à leur école pour une Vie nouvelle, pleine de promesse et de joie sur une Utopie renaissante tournée vers l’Etre qui la fait être de toute éternité.

 

La vie rendue à la Vie !

Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur l'auteure, voici la Liturgie de Raphaële PAPILLON, lors de la fête de Marie La Toute Bénie ce 14 Aout 2022 au Monastère Saint Michel du Var à Flayosc. (à partir de la 24eme mn)

 Je ne suis pas pratiquante et je ne  me reconnais d'aucune religion même si je me ressens de l'anthropologie christique.  J'attache beaucoup plus d'importance à l'intensité et la qualité d'une vibration qu'aux mots par eux même. Un peu rebelle,  je ne supporte pas d'être enfermée dans un dogme.

Ce que j'aime chez Raphaële, c'est son ouverture de coeur. Et sa transmission dans toute la dimension féminine qui vibre en elle. Elle apporte un éclairage nouveau sur les textes sacrés, pour peu que l'on s'autorise à s'ouvrir à cette lumière qui émane de son Etre.

L'invitation est de vous laisser porter, au delà des mots.

Belle écoute.